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Mess Pictures accueille les étudiants en licence de l’ISICA pour un atelier sur le cinéma d’animation

Mess Pictures a eu l’honneur de recevoir les étudiants en licence de l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA) de l’Université de Lomé, le 20 Février 2025, dans le cadre d’une visite pédagogique enrichissante. Accompagnés de leur enseignant, le réalisateur Joël TCHEDRE, ces jeunes apprenants ont eu l’opportunité de s’immerger dans l’univers du cinéma d’animation à travers une série d’échanges et d’ateliers animés par des professionnels du domaine.

La session a débuté par la projection d’un film réalisé par le studio Mess pictures, à l’issue de laquelle Patrice SOSSOU a pris la parole pour détailler le processus de création d’un film d’animation, depuis les premières esquisses jusqu’à la finalisation de l’œuvre. Cette intervention a permis aux étudiants de mieux appréhender les différentes étapes techniques et artistiques impliquées dans la production d’un film animé.

Afin d’offrir une expérience plus immersive, un atelier dédié à l’animation traditionnelle a ensuite été organisé sous la direction des animateurs Manu KLOSSOU, Maurice GBABKE et Tony KPEGBA. Les étudiants ont ainsi pu s’initier aux fondamentaux de cette discipline exigeante et mieux comprendre les subtilités du travail d’animateur.

Après deux heures d’échanges riches et instructifs, cette rencontre s’est conclue dans une ambiance conviviale autour d’une collation partagée par l’ensemble des participants.

Cet événement s’inscrit dans la volonté de Mess Pictures, en partenariat avec GBAKA ANIMATION et sous la direction de Daniel ATCHALI, et EMERGENCE FILMS LABS de Joel TCHEDRE, de promouvoir le secteur du cinéma d’animation au Togo. Il vise non seulement à sensibiliser et à former de futurs talents, mais aussi à encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’animateurs capables d’élever le niveau de l’industrie locale et de la positionner sur la scène internationale.

Le FESPACO 2025 annonce ses couleurs

La 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), prévue du 22 février au 1ᵉʳ mars 2025, mettra en lumière une sélection diversifiée de films d’animation africains. Parmi les 1 351 films soumis, 235 ont été retenus pour la compétition officielle, représentant 48 pays.

Au total, 18 films d’animation ont été sélectionnés représentant 13 pays. Ces chiffres témoignent de la vitalité et de la diversité de la production africaine dans ce domaine. Les réalisateurs africains d’animation se distinguent par leur créativité et leur capacité à raconter des histoires uniques, mêlant souvent traditions locales et techniques modernes. N’FALLE Madina Alexandre, lauréat au festival GBAKA ANIMATION de Lomé fait partie de la liste avec son court métrage papillon. M’DJABARA de Khalil SALMA du Tchad et PIE DAN LO de Kim Yip TONG sont les sélections les plus longues, soit 13 minutes.

 La participation de ces 18 réalisateurs au FESPACO 2025 offre une plateforme essentielle pour présenter leur travail à un public international et favoriser les échanges entre professionnels du secteur.

En somme, le FESPACO 2025 s’annonce comme une vitrine exceptionnelle pour le cinéma d’animation africain, mettant en avant des talents prometteurs et consolidant la place de ce genre cinématographique sur la scène internationale.

 

Tendances et innovations dans l'animation africaine : une révolution en marche

L’animation africaine en pleine ébullition

Depuis quelques années, le cinéma d’animation en Afrique connaît un essor remarquable. Grâce à des outils numériques accessibles et au talent de nombreux créateurs, les productions animées africaines se multiplient et se diversifient. Les histoires ancrées dans des cultures riches et variées s’exportent au-delà des frontières du continent, suscitant un intérêt mondial.

Dans cet article, nous explorons les tendances et les innovations qui redéfinissent l’animation africaine, tout en mettant en lumière les défis auxquels les créateurs font face.

  1. Le passage au numérique : une démocratisation de l’animation

Les logiciels d’animation comme Blender, Toon Boom ou Adobe Animate, souvent disponibles en open source ou à moindre coût, permettent aux créateurs africains de produire des œuvres avec des budgets limités. Cette accessibilité a donné naissance à des studios émergents notamment en Afrique du Sud et au Nigéria

En outre, le développement de tablettes graphiques abordables a révolutionné le processus de création en facilitant le travail des animateurs, même dans des régions avec peu de ressources technologiques.

  1. Les styles visuels uniques : l’inspiration de la culture africaine

Les productions africaines se démarquent souvent par des styles visuels distincts, inspirés des textiles, des motifs traditionnels et des paysages locaux. Par exemple, la série “Kirikou et la Sorcière” de Michel Ocelot (inspirée par l’Afrique de l’Ouest) a ouvert la voie en montrant que les histoires africaines peuvent séduire un public mondial grâce à leur authenticité et leur esthétique unique.

Les artistes africains, aujourd’hui, s’approprient ces influences pour raconter leurs propres histoires, comme en témoigne la série Kisasi moto qui allie action, aventure et patrimoine historique.

  1. L’essor des plateformes numériques et du streaming

Avec la montée en puissance de Netflix, YouTube, et d’autres plateformes de streaming, les studios africains peuvent atteindre un public mondial. Netflix a récemment ajouté plusieurs œuvres africaines à son catalogue, dont des séries d’animation comme “Mama K’s Team 4” (Zambie), marquant un tournant dans la visibilité internationale de l’animation africaine.

Les créateurs indépendants profitent également de YouTube pour diffuser leurs œuvres et interagir directement avec leur audience. Cette approche permet non seulement de contourner les circuits de distribution classiques, mais aussi de générer des revenus grâce à la monétisation.

  1. Les innovations techniques : 3D, VR et motion capture

Les studios africains investissent de plus en plus dans les technologies de pointe. La 3D, autrefois réservée aux grosses productions internationales, est désormais maîtrisée par des équipes locales, avec une touche africaine authentique.

Certains explorent même la réalité virtuelle (VR) pour proposer des expériences immersives. Par exemple, des projets comme “African Space Makers” (Kenya) utilisent la VR pour transporter les spectateurs dans des univers futuristes inspirés des mégalopoles africaines.

  1. Les défis : entre infrastructures et financement

Malgré ces avancées, le chemin reste semé d’embûches. Le manque de financement, les infrastructures limitées et les difficultés d’accès aux marchés internationaux freinent encore le développement de l’animation africaine. Pourtant, des initiatives locales et internationales, comme les subventions du Fonds ACP-UE ou le programme Annecy-MIFA pour l’Afrique, soutiennent de plus en plus les talents africains.

  1. Un avenir prometteur

L’animation africaine est en train de se positionner comme un acteur majeur sur la scène internationale. Avec des récits authentiques, une créativité sans limite et une adoption rapide des technologies innovantes, elle pourrait bien devenir une nouvelle référence dans l’industrie du cinéma d’animation.

Le succès de ces projets repose sur la capacité des créateurs à s’adapter aux innovations techniques tout en restant fidèles à leur identité culturelle. Le futur du cinéma d’animation africain est prometteur, et le monde n’a pas fini d’en entendre parler.

 

L’État Actuel du Cinéma d’Animation en Afrique: Défis et Perspectives

Le cinéma d’animation en Afrique a connu une croissance notable ces dernières années, marquée par une montée en puissance de talents locaux, une augmentation des productions régionales, et une reconnaissance croissante sur la scène internationale. Cependant, ce secteur en plein essor fait face à de nombreux défis qui freinent encore son développement. Cet article se propose d’examiner l’évolution du cinéma d’animation en Afrique, d’identifier les principaux obstacles auxquels il est confronté, et de proposer des solutions pour surmonter ces difficultés.

UNE EVOLUTION PROMETTEUSE

L’animation africaine est en pleine mutation. Des films comme “Kirikou et la Sorcière” (1998) du réalisateur français Michel Ocelot, bien que produit hors du continent, ont ouvert la voie à une nouvelle génération de créateurs africains. Aujourd’hui, des studios tels que “Triggerfish” en Afrique du Sud, “Gbaka Animation et mess Pictures” au Togo, et “Afroman” au Nigéria, et bien d’autres jouent un rôle central dans la production de contenus animés de qualité.

Les festivals de cinéma africains, comme le “FESPACO” (Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou) et le “DISCOP Africa”, mettent également en avant l’animation africaine, offrant aux créateurs une plateforme pour exposer leur travail et attirer des collaborations internationales. De plus, des initiatives de formation comme celles menées par Gbaka Animation avec son programme en développement “ECAS-AFRIQUE” permettent aux jeunes talents de se former aux dernières techniques de production.

LES DEFIS STRUCTURELS

Malgré ces progrès, le cinéma d’animation en Afrique est confronté à plusieurs défis majeurs :

Manque de Financements. Le financement reste l’un des obstacles les plus importants. Les studios d’animation africains peinent souvent à trouver les fonds nécessaires pour produire des œuvres de qualité. Les structures de financement locales sont rares, et les créateurs doivent souvent se tourner vers des investisseurs étrangers, ce qui peut limiter l’indépendance créative.

Insuffisance de Formations Spécialisées. Bien que des initiatives comme “ECAS-AFRIQUE” existent, le manque de centres de formation spécialisés dans l’animation reste criant. La majorité des talents africains doivent se former en autodidactes ou chercher des opportunités de formation à l’étranger, ce qui n’est pas accessible à tous.

Distribution et Accès au Marché. Les productions africaines ont souvent du mal à trouver des canaux de distribution efficaces, tant au niveau local qu’international. Les réseaux de distribution en Afrique sont encore en développement, et les productions animées peinent à atteindre un large public.

Infrastructure Technique. Le manque d’infrastructures techniques adéquates, telles que des studios équipés et des logiciels de pointe, limite la capacité des créateurs à produire des contenus compétitifs à l’échelle mondiale.

VERS DES DOLUTIONS DURABLES

Pour surmonter ces obstacles, plusieurs solutions peuvent être envisagées :

Renforcement des Partenariats Public-Privé. Les gouvernements africains devraient encourager la création de fonds de soutien dédiés au cinéma d’animation. En collaborant avec des entreprises privées, il serait possible de créer des incitations fiscales et des subventions pour stimuler la production locale.

Développement de Centres de Formation. La création de centres de formation dédiés à l’animation sur le continent est essentielle. Ces centres devraient offrir des programmes complets, allant de la scénarisation à la post-production, en passant par les techniques de motion capture et d’animation 3D.

Promotion de Réseaux de Distribution Locaux. Il est crucial de développer des réseaux de distribution locaux solides qui permettent aux productions africaines d’atteindre un public plus large. L’essor des plateformes de streaming en Afrique peut également être un levier important pour la diffusion des œuvres animées.

Investissement dans les Infrastructures. Les studios doivent avoir accès à des infrastructures modernes pour produire des contenus de qualité. Cela nécessite des investissements dans des équipements de pointe, ainsi que dans la formation des techniciens spécialisés.

 

Le cinéma d’animation en Afrique est à un tournant décisif. Avec des talents de plus en plus reconnus et des productions qui commencent à rivaliser sur la scène internationale, le potentiel est immense. Cependant, pour que ce secteur puisse véritablement s’épanouir, il est impératif de surmonter les défis structurels actuels. Avec des investissements ciblés, une meilleure formation, et des réseaux de distribution renforcés, l’animation africaine peut devenir un pilier de l’industrie cinématographique mondiale.

En misant sur l’expertise locale et en favorisant les collaborations internationales, l’Afrique pourrait bien devenir le prochain grand centre d’innovation en matière de cinéma d’animation.

L'Évolution des Jeux Vidéo et de la Réalité Virtuelle (VR) en Afrique : Défis et Perspectives

L’Évolution des Jeux Vidéo et de la Réalité Virtuelle (VR) en Afrique : Défis et Perspectives

L’industrie des jeux vidéo et de la réalité virtuelle (VR) en Afrique connaît une expansion impressionnante, marquée par une montée en puissance des talents locaux, une adoption croissante des technologies émergentes, et une reconnaissance accrue sur la scène mondiale. Cependant, malgré cette dynamique positive, des obstacles significatifs freinent encore le plein développement de ces secteurs. Cet article se propose d’examiner l’évolution des jeux vidéo et de la VR en Afrique, d’identifier les principaux défis auxquels ils sont confrontés, et de proposer des solutions pour les surmonter.

UNE CROISSANCE EXPONENTIELLE

Les jeux vidéo et la VR en Afrique sont en pleine croissance, avec de plus en plus de développeurs, de studios et de communautés de joueurs qui émergent à travers le continent. Des studios comme ”Kiro’o Games” au Cameroun, créateur du jeu acclamé ”Aurion: Legacy of the Kori-Odan”, et ”Leti Arts” au Ghana et au Kenya, qui produit des jeux inspirés de l’histoire africaine, sont des exemples phares de cette évolution.

La VR, bien que plus récente sur le continent, trouve également sa place, avec des projets innovants dans le domaine de la formation, de la santé, et du divertissement. Des initiatives comme ”Imisi 3D” au Nigéria, un studio spécialisé dans le développement de contenus VR, montrent que l’Afrique n’est pas en reste lorsqu’il s’agit d’explorer les possibilités offertes par cette technologie.

LES DEFIS STRUCTURELS

Malgré ces avancées, plusieurs défis continuent d’entraver le développement des jeux vidéo et de la VR en Afrique :

Accès Limité aux Ressources Financières. Comme dans le cinéma d’animation, le manque de financement est un obstacle majeur. Les développeurs africains ont souvent du mal à obtenir des investissements pour développer des projets à grande échelle. Les financements locaux sont rares, et l’accès aux investisseurs étrangers est limité par la distance et les perceptions de risque.

Infrastructures Technologiques Inadéquates.  Le développement de jeux vidéo et de contenus VR nécessite des infrastructures technologiques avancées, qui font souvent défaut en Afrique. Les coûts élevés des équipements, des logiciels et de la connectivité internet limitent les capacités de production des studios locaux.

Formation et Compétences Techniques. Le secteur souffre d’un manque de formation spécialisée. Les développeurs doivent souvent se former eux-mêmes ou chercher des opportunités à l’étranger. Les initiatives locales de formation, bien que présentes, restent insuffisantes pour répondre aux besoins croissants de l’industrie.

Distribution et Monétisation des Contenus. Les développeurs africains rencontrent des difficultés pour distribuer et monétiser leurs jeux. Les plateformes de distribution internationales comme Steam ou les App Stores sont souvent inaccessibles ou peu adaptées aux réalités africaines. De plus, le faible pouvoir d’achat dans de nombreuses régions complique la monétisation des contenus.

Manque de Reconnaissance et de Visibilité. Malgré les talents et les innovations, les créateurs africains peinent souvent à obtenir la reconnaissance qu’ils méritent sur la scène mondiale. Les préjugés et la méconnaissance du potentiel africain limitent l’accès aux marchés internationaux.

VERS DES SOLUTIONS DURABLES

Pour surmonter ces défis et permettre un développement durable des jeux vidéo et de la VR en Afrique, plusieurs stratégies peuvent être envisagées :

Création de Fonds d’Investissement Spécialisés. Il est essentiel de développer des mécanismes de financement dédiés aux industries créatives en Afrique. Cela pourrait inclure la création de fonds d’investissement spécialisés, soutenus par des partenariats public-privé, pour financer des projets innovants dans le domaine des jeux vidéo et de la VR.

Renforcement des Capacités Techniques et Formation. Le développement de centres de formation spécialisés, en collaboration avec des universités et des entreprises technologiques, est crucial pour combler le déficit de compétences. Ces centres devraient proposer des formations complètes, allant du développement de jeux à la création de contenus VR, en passant par la gestion de projet et la commercialisation.

Développement de Solutions Locales de Distribution. Il est nécessaire de créer des plateformes de distribution adaptées au contexte africain, qui permettent aux développeurs de jeux et de contenus VR de toucher un public local tout en facilitant l’accès aux marchés internationaux. Ces plateformes devraient également offrir des solutions de paiement adaptées aux réalités africaines.

Promotion de la Collaboration et des Réseaux . La création de réseaux régionaux et continentaux pour les développeurs, les studios et les acteurs de l’industrie peut faciliter le partage de ressources, d’idées et de compétences. Les collaborations entre studios africains et internationaux peuvent également favoriser l’émergence de projets ambitieux.

Soutien à l’Innovation Locale. Les gouvernements africains devraient encourager l’innovation locale en offrant des incitations fiscales et des subventions pour les projets de jeux vidéo et de VR qui valorisent le patrimoine culturel africain. Cela pourrait inclure des concours, des subventions à la création, et des bourses pour les projets qui intègrent des éléments de la culture et de l’histoire africaines.

 

Les secteurs des jeux vidéo et de la réalité virtuelle en Afrique sont à un moment charnière de leur développement. Avec une base de talents en expansion et un intérêt croissant pour les contenus inspirés par la culture africaine, ces industries ont le potentiel de devenir des moteurs économiques importants sur le continent. Cependant, pour que ce potentiel soit pleinement réalisé, il est crucial de surmonter les défis actuels en investissant dans la formation, les infrastructures, et la création de réseaux de distribution adaptés.

En soutenant l’innovation locale et en facilitant l’accès aux marchés internationaux, l’Afrique pourrait non seulement renforcer sa position dans l’industrie mondiale des jeux vidéo et de la VR, mais aussi proposer des récits et des expériences uniques qui enrichissent la diversité culturelle de ces secteurs.

 

L'Évolution de la Bande Dessinée en Afrique : Défis et Opportunités

L’Évolution de la Bande Dessinée en Afrique : Défis et Opportunités

La bande dessinée (BD) en Afrique est un art en pleine expansion, avec une riche tradition narrative qui s’appuie sur des mythes, des légendes et des réalités contemporaines du continent. Ces dernières décennies, la BD africaine a gagné en popularité, attirant l’attention tant au niveau local qu’international. Cependant, malgré cet engouement croissant, les auteurs et éditeurs de BD en Afrique rencontrent des obstacles qui freinent encore leur pleine émergence. Cet article explore l’évolution de la BD en Afrique, les défis auxquels elle est confrontée, et les opportunités qui se présentent pour son développement futur.

UNE RICHESSE NARRATAIRE ET VISUELLE

L’Afrique possède une longue tradition orale, et la bande dessinée est devenue un médium privilégié pour transcrire cette tradition dans un format visuel. Des auteurs et illustrateurs talentueux tels que *Hérod Ouezzin* au Burkina Faso, *Jiggy* en Côte d’Ivoire, et *Marguerite Abouet* avec sa célèbre série *Aya de Yopougon* en Côte d’Ivoire, ont marqué l’évolution de la BD africaine en abordant des thèmes variés allant des contes traditionnels aux problématiques sociales contemporaines.

Les festivals dédiés à la BD, tels que le *Festival International de la Bande Dessinée d’Alger* (FIBDA) et le *Festival BD de Kinshasa* (Bédékin), sont des plateformes essentielles pour les créateurs africains. Ils leur permettent non seulement de montrer leur travail, mais aussi de tisser des liens avec des éditeurs et des lecteurs internationaux.

LES DEFIS STRUCTURELS

Malgré l’enthousiasme croissant pour la BD en Afrique, plusieurs obstacles freinent encore son développement :

Manque de Ressources Financières . Le financement est un défi majeur pour les auteurs et éditeurs de BD en Afrique. Les projets de BD nécessitent des investissements en temps et en ressources qui sont souvent difficiles à mobiliser. Les éditeurs locaux manquent de moyens financiers pour soutenir de nouvelles publications, et les auteurs peinent à vivre de leur art.

 Difficultés de Distribution . La distribution des BD reste un défi de taille en Afrique. Les circuits de distribution sont souvent limités, rendant difficile l’accès aux œuvres pour le grand public. Les librairies spécialisées sont rares, et les BD africaines peinent à trouver une place dans les étals, surtout face à la concurrence des BD européennes et américaines.

 Problèmes d’Édition . L’édition de BD en Afrique souffre de problèmes structurels, notamment le manque de maisons d’édition spécialisées, de qualité d’impression, et de compétences éditoriales. Les coûts d’impression élevés et les faibles tirages limitent également la rentabilité des publications.

Absence de Soutien Institutionnel . Contrairement à d’autres formes d’art, la bande dessinée ne bénéficie pas toujours d’un soutien institutionnel en Afrique. Les politiques culturelles locales ne valorisent pas suffisamment ce médium, et les initiatives gouvernementales pour promouvoir la BD sont rares.

VERS DES SOLUTIONS DURABLES

Pour que la bande dessinée en Afrique puisse s’épanouir pleinement, plusieurs actions peuvent être envisagées :

Création de Fonds de Soutien à la Création . Il est essentiel de développer des fonds de soutien dédiés à la bande dessinée, qui pourraient être financés par des partenariats public-privé. Ces fonds permettraient de soutenir les auteurs, d’encourager la création de nouvelles œuvres, et de promouvoir l’édition locale.

Développement de Réseaux de Distribution . Pour surmonter les défis de distribution, il est nécessaire de développer des réseaux de distribution plus efficaces. Cela pourrait inclure la création de librairies spécialisées, le développement de plateformes de vente en ligne, et la participation accrue des BD africaines dans les salons du livre et les festivals internationaux.

Renforcement des Capacités Éditoriales. La formation d’éditeurs spécialisés dans la BD est cruciale pour améliorer la qualité des publications. Des programmes de formation et de mentorat pour les éditeurs, les auteurs et les illustrateurs peuvent aider à élever les standards de l’industrie.

Promotion de la Lecture et de la Culture BD . Les gouvernements et les institutions culturelles doivent jouer un rôle actif dans la promotion de la lecture et de la culture BD en Afrique. Cela pourrait inclure l’intégration de la BD dans les programmes scolaires, l’organisation de concours de BD, et la création de résidences pour auteurs de BD.

Valorisation des Contenus Locaux.  Il est important de valoriser les contenus locaux en mettant en avant les récits et les styles graphiques inspirés des cultures africaines. Cela pourrait aider à créer une identité africaine forte dans le domaine de la bande dessinée, attirant ainsi un public plus large tant en Afrique qu’à l’étranger.

 

La bande dessinée en Afrique est à la croisée des chemins. Avec une richesse narrative et visuelle unique, elle a le potentiel de devenir un médium culturel majeur sur le continent et au-delà. Cependant, pour que ce potentiel soit pleinement réalisé, il est impératif de surmonter les défis actuels en investissant dans la création, l’édition, et la distribution.

En renforçant les capacités locales et en créant des synergies entre les acteurs de l’industrie, la bande dessinée africaine peut non seulement s’épanouir sur le continent, mais aussi trouver une place de choix sur la scène internationale. Les auteurs africains ont des histoires puissantes à raconter, et la bande dessinée est le médium idéal pour donner vie à ces récits.

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